Une petite commune de la Sarthe, Pincé, a solennellement remis vendredi une paire de poules à tous les foyers volontaires, dans une démarche à la fois "conviviale" et "citoyenne" destinée notamment à réduire le volume des déchets ménagers organiques.

Lancé en mars presque comme une boutade, le projet s'est concrétisé avec la remise vendredi des gallinacés --et d'un sac de grain-- aux intéressés, après signatures de "contrats d'adoption" en bonne et due forme, lors d'une cérémonie parrainée par le chroniqueur culinaire Jean-Pierre Coffe, a constaté un journaliste de l'AFP.

"L'idée est de réduire la quantité des déchets de chaque famille, de produire de bons oeufs, tout en jouant un rôle pédagogique auprès des enfants et en favorisant la convivialité entre voisins", précise Lydie Pasteau, maire (sans étiquette) de ce village de 200 âmes situé en zone d'élevage du poulet de Loué.

"C'est un beau succès puisque 31 foyers sur 87 ont adhéré à la démarche, alors qu'on n'en attendait qu'une douzaine", a ajouté l'élue.

Le contrat stipule que les "adoptants" doivent conserver leurs poules au moins deux ans, bien les traiter, les nourrir et leur offrir la nuit un abri contre les prédateurs.

"Je trouve que c'est une idée citoyenne simple et excellente. Essayer de réduire les déchets dans un pays où il y en a tant est une démarche intéressante. Et d'un point de vue nutritionnel, l'oeuf vaut largement un bifteck. Sans oublier l'aspect social, le partage, la convivialité", a commenté Jean-Pierre Coffe.

Une habitante, Claudia Perreaux, a témoigné avoir tissé de nouveaux liens avec un des ses voisins grâce au projet: "Nous partageons notre poulailler avec lui, et en échange il garde nos poules quand nous partons en vacances."

Une poule peut absorber quelque 150 kg de déchets organiques par an et produire 200 oeufs, rappelle la mairie de Pincé, pour qui la facture totale de l'opération s'élève à 600 euros, "poules et sac de grains compris", selon Mme Pasteau.

L'initiative d'offrir des poules pour limiter les déchets a déjà été testée avec succès par la ville belge de Mouscron, il y a deux ans.

Auteur AFP