Quarante poules pour des déchets poids plume

Devinette (fastoche) : qu’est-ce qui a des plumes, fournit des œufs et réduit considérablement le volume de nos déchets de repas ?…

Parce qu'elle mange à peu près tout et n'importe quoi, même les coquilles d'huîtres, la poule pourrait bien devenir un des bras armés de la lutte pour la réduction de nos déchets ménagers.

En tout cas, le Sictom, syndicat intercommunal de collecte et de traitement des ordures ménagères basé à Aiffres, montre l'exemple en proposant des gallinacées à ses administrés. Sympa ? Oui. D'autant que l'affaire a démarré avec une boutade…

4,6 tonnes de déchets boulottés par les poules de Marigny

Ça remonte à 2010. Le Sictom menait campagne, suggérant aux collectivités des actions pour réduire leurs volumes de déchets.
En charge de ce programme, Sandie Birot est notamment allée à la rencontre des responsables de centres de loisirs de la communauté de communes de Plaine de Courance. Et, dans la foulée, a rencontré les élus. Dont certains se sont montrés particulièrement attentifs. Ainsi du maire de Fors, Alain Fort, tout de suite emballé par l'idée de doter le centre de loisirs de sa commune de trois poules, trio conservé par les écoliers une fois venue la rentrée scolaire.
Depuis, le Sictom a eu l'idée de développer le cheptel…

Succès

Il y a quelques semaines, Sandie Birot est allée proposer le dispositif aux habitants de Marigny, à l'occasion de leur fête de la biodiversité. La démarche a séduit : dix-neuf familles ont réservé une ou deux poules (*). « On ne pensait pas avoir un tel succès », admet Sandie Birot qui lit dans cet engouement l'«envie des gens d'être vraiment à la campagne, de se retrouver dans la nature ».
Les poules ne seront remises que samedi, à la mairie de Marigny. « Comme ça, les gens auront eu le temps d'installer les enclos et le poulailler. »
Et au final ? « Nous avons calculé que chaque habitant de Marigny produit 220 kg d'ordures chaque année. On estime que le tiers de ce volume (soit 66 kg) est potentiellement compostable. »
Sandie Birot, actuellement en pourparler pour installer des poules dans une maison de retraite, a calculé que les quarante poules distribuées aux habitants de Marigny pourraient réduire de 4,6 tonnes le poids annuel des déchets de la commune.
Quand on sait qu'une poule produit de deux à trois cents œufs par an et quand on connaît le coût de traitement de nos déchets, on se dit que ça vaut peut-être le coup d'aller se faire cuire un œuf.

article de "la nouvelle république" du 31 oct 2013